Comment appliquer l’approche holistique dans votre entreprise agroalimentaire

Par Nancy Chapadeau, conseillère en sécurité alimentaire

Illustration d'entête


Les leaders jouent un rôle central dans la transmission et l’incarnation des valeurs de l’entreprise qu’ils dirigent ou représentent. Appelés à répondre à de nombreuses exigences opérationnelles, ils peuvent toutefois délaisser l’une de leurs responsabilités les plus fondamentales : mobiliser et inspirer leurs équipes. Dans cette optique, l’adoption d’une approche holistique constitue une avenue pertinente, favorisant une vision intégrée du leadership et une gestion alignée sur les dimensions humaines, organisationnelles et stratégiques.

Si vous êtes gestionnaire, responsable de la production ou chargé de la qualité dans une entreprise agroalimentaire, vous rencontrez probablement des difficultés en matière de communication avec les employés sous votre responsabilité ou même avec les gestionnaires des autres départements et leurs équipes.

Une des solutions que vous pourriez adopter est l’approche holistique, qui consiste à aborder un problème dans son ensemble plutôt que seulement en parties individuelles.


Qu’est-ce que l’approche holistique ?

Selon l’Office québécois de la langue française , une approche holistique est une « tendance à rendre compte des faits, des institutions et des organes en les intégrant dans l’ensemble dont ils font partie ».

En entreprise, cela se traduit par une gestion et une analyse de l’organisation dans son ensemble, plutôt que par département (Opérations, Qualité, Administration, Direction, etc.).

L’entreprise devient ainsi un système interconnecté, où chaque département interagit et est L’interdépendance des autres. Celle-ci ne diminue en rien l’autonomie des employés — bien au contraire. Elle souligne l’importance de la collaboration : chacun peut, à certains moments, avoir besoin de l’expertise d’un collègue ou d’un autre service pour mener à bien ses tâches.



Schéma d’interdépendance


Par exemple, le responsable des comptes fournisseurs ne peut pas procéder à un paiement sans la confirmation du responsable des achats concernant la commande. Il devra également attendre que le responsable de la réception confirme la conformité de la marchandise, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Le service Qualité aura enfin besoin de ces informations pour assurer la traçabilité des intrants. On comprend ainsi que chaque département contribue au bon fonctionnement de la chaîne de paiement et de la traçabilité.

Dans notre pratique, nous avons déjà vu des entreprises où Qualité, Production et Comptabilité fonctionnaient de manière isolée, donc en silo ( système silo ). Cette séparation créait des frictions, causées par un manque de collaboration et de coordination, et engendrait des conflits de communication comme d’intérêts.


Comment appliquer le principe d’interdépendance dans mon entreprise agroalimentaire ?

Lors des réunions de direction, assurez-vous que toutes les personnes concernées par les points discutés soient présentes ou représentées. Ce représentant peut être un chef d’équipe, un responsable des opérations ou toute personne apte à relayer les préoccupations de son département. Ainsi, les décisions tiendront compte de la réalité du terrain — celle des employés en première ligne comme des responsables Qualité qui gèrent les opérations au quotidien.

Profitez de ces rencontres pour mettre en lumière les liens d’interdépendance et faire progresser les dossiers : chacun autour de la table a un rôle à jouer et peut enrichir la discussion. Par exemple, une idée proposée par la Production peut être bonifiée par l’Administration, puis finalisée par le service Qualité.



Réunion de travail


Sensibiliser les employés à leurs liens d’interdépendance les aide à saisir l’impact de chaque tâche sur le résultat final. Une problématique dans un domaine peut rapidement se répercuter sur d’autres personnes ou services.

Exemple : la gestion de l’entreposage des matières premières. Chaque ingrédient doit être identifié et stocké correctement pour être retrouvé rapidement, utilisé dans la bonne recette et garantir la qualité du produit fini.

Un autre exemple : concerne les pertes . Celles-ci doivent être comptabilisées et communiquées, car elles représentent une occasion d’amélioration, tant sur le plan des processus que sur les finances.


Favoriser une vision à long terme



Vision à long terme


Adopter une vision à long terme permet à l’entreprise de passer du mode réactif au mode proactif. Lors des rencontres de direction, demandez à chaque participant d’identifier défis potentiels, opportunités et risques liés aux opérations , à la réputation ou à la conformité, puis de partager ses pistes de solution. Choisissez ensuite la solution la plus durable et la plus bénéfique pour l’ensemble de l’entreprise.


Pourquoi adopter une approche holistique ?



Collaboration en équipe


Le principal avantage est l’optimisation des ressources. Chaque employé connaît ses tâches et ses procédures, éliminant le temps perdu à organiser son travail. Face à un défi, l’intelligence collective peut être mobilisée pour fixer des objectifs réalistes et définir des solutions durables.


Économies d’argent

L’approche holistique intègre des mécanismes d’anticipation des défis futurs et de réduction des risques. Par exemple, si les changements climatiques menacent la disponibilité d’une matière première, l’entreprise peut choisir d’augmenter ses stocks avant une hausse des prix.


Fidélisation des employés



Employés engagés


L’un des derniers points positifs de l’approche holistique est la réduction du roulement des employés . Impliquer les équipes dans la culture de qualité, de sécurité et dans les décisions stratégiques renforce leur sentiment d’appartenance et les incite à rester.

En conclusion, l’approche holistique permet à chaque employé de comprendre pleinement son rôle, de participer aux décisions collectives et de se sentir valorisé. L’entreprise se transforme ainsi de façon positive et durable, tout en réalisant des économies substantielles grâce à l’intelligence collective.


Concrètement



Observation en production


Prenez le temps d’observer vos opérations pendant la production, d’échanger avec vos employés, de visiter les autres départements et de discuter avec vos chefs d’équipe. Ces actions, simples mais essentielles, vous aideront à comprendre la réalité du terrain, à fixer des objectifs concrets et réalistes et, ainsi, à appliquer véritablement une approche holistique du leadership et de la gestion.



Illustration finale

    Une banane bleue! Est-ce bien réel?

On recensait dans la mini-encyclopédie des aliments publiée en 2008, 3 grandes familles de bananes, les douces, les plantains et les non-comestibles. D’un point de vue alimentaire, on les regroupe plutôt en ces classes, les bananes desserts, les bananes à cuire et les bananes à bière.

Chez les bananes, la plupart sont jaunes ou verdâtres comme celles que nous avons l’habitude de voir au marché, la banane Cavendish et la banane plantain. Cependant, il existe beaucoup plus de variétés que l’on croit. Il existe plusieurs centaines de variétés de bananes desserts et environ 10 sont industrialisés. On retrouve tout autant de variétés chez la banane à cuire, par contre, elles sont cultivées localement seulement. Avec la banane à bière, on fabrique aussi du vin, du vinaigre et de la liqueur. Il semble qu’on découvre encore des variétés de bananes, certaines ne sont pas comestibles et certaines sont issues d’un croisement génétique. Voici 4 variétés qui ont retenu mon attention vu leur couleur inusitée.



Il existe des bananes rouges (parfois pourpres), des roses et des bleues! Autant que mon œil ait été empli de plaisir à regarder toutes ces différentes couleurs possibles, je me suis posé plusieurs questions, quelles sont les variétés disponibles en ce moment au Québec et ces bananes sont-elles naturelles ou issues de la manipulation génétique?



La banane rouge est disponible au Québec. La multinationale Chiquita confirme sur leur site que cette variété de bananes n’est pas modifiée génétiquement. La présence du bêta-carotène lui donne cette couleur rouge et une chair plutôt orangée. On prétend que son goût ressemble à la banane Cavendish avec un léger arôme de framboise. Cette variété se mange crue. On relate qu’une cousine de la banane rouge est cultivée pour la production de fibre.



La banane rose n’est pas disponible au Québec. On prétend qu’elle a un goût parfumé et bien sucré. Elle serait plus riche en fer que la Cavendish. On la consomme crue cependant, il faut attendre qu’elle soit bien mûre. Cette banane est issue d’une hybridation triploïde.

La banane bleue n’est pas disponible au Québec. Ne vous méprenez-pas, la couleur bleue est beaucoup moins éclatante que certaines personnes veulent vous faire croire. Sa couleur bleutée est beaucoup plus subtile. On prétend qu’elle aurait un goût de crème glacée à la vanille, mais d’autres affirment plutôt que ce serait la texture qui ressemblerait à celle de la crème glacée. Elle peut être consommée crue ou cuite. Cette banane est issue d’une hybridation triploïde, tout comme la banane rose.

Ces deux youtubeurs affirment que cette banane serait bien meilleure que la Cavendish et vous verrez par vous-même cette belle couleur bleutée.


Mais qu’est-ce que l’hybridation? Est-ce que ce terme est un synonyme à Organisme Génétiquement Modifié (OGM)?

Hey bien non, une équipe du site planet vie affirme: « Un OGM (Organisme Génétiquement Modifié) est un organisme vivant dont le patrimoine génétique a été modifié, par intervention humaine, dans le but de lui conférer de nouvelles propriétés. A l’inverse d’un hybride, le croisement n’a rien de naturel car c’est l’homme qui insère des gènes étrangers à l’espèce choisi. « 

L’hybridation pourrait se faire seule en nature, selon l’équipe du site planet vie: « Un hybride est le résultat du croisement entre deux variétés de la même espèce. Ainsi, un hybride de tomate est le croisement entre deux lignées de tomates génétiquement différentes, chacune apportant ses caractéristiques propres (résistance à une maladie, productivité, goût, etc.). Bien que le plus souvent réalisé dans des champs d’essai ou en laboratoire, ce croisement aurait pu avoir lieu dans la nature, sans intervention humaine.
On parle d’hybride F1 lorsqu’il s’agit de la première génération du croisement. On parlerai de F2 pour la suivante et ainsi de suite. »

Un bref survole, permet de comprendre qu’ils existent des centaines de variétés de bananes que nous n’avons jamais entendues parler. On comprend aussi, brièvement, la différence entre hybridation et OGM. Au Québec, nous avons accès aux deux variétés les plus vendues internationalement, la Cavendish (banane habituelle) et le plantain (banane à cuire). Nous avons la chance de voir la banane rouge également, mais les couleurs présentées sur le web sont souvent trompeuses. Pour goûter les variétés commercialisées, il faudra être patient ou il faudra tenter l’achat en ligne. Pour les variétés non commercialisées, il faudra probablement, voyager sur place.

Nancy Chapadeau


Nos clients
satisfaits